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Abstract :
[fr] « Plutôt mourir ! » : voilà ce qu’évoque pour le plus grand nombre l’éventualité d’aller vivre en maison de retraite. Il faut dire que, depuis près de cinquante ans, ces établissements sont volon-tiers décrits comme des mouroirs. Ils perdurent pourtant, en tant que lieux hautement compé-tents car spécialisés et « adaptés » à la vieillesse, sous la surveillance accrue des services de l’État, dans ce qui est devenu un marché des solutions pour les personnes âgées.Dans un tel cadre, les connaissances envisa-gées comme nécessaires pour bien agir en mai-son de retraite sont hantées par le spectre de la maltraitance et de plus en plus spécialisées, nombreuses, segmentées, normées et parfois contradictoires. Malgré les tentatives d’amé-liorations, les professionnels, débordés, s’y décrivent comme impuissants à produire le ser-vice de qualité qu’ils souhaiteraient, tandis que les résidents y vivent comme dans une impasse, avec la mort pour tout horizon. Mieux com-prendre les contradictions de fond auxquelles la fabrique de la maison de retraite fait face au quotidien permet d’ouvrir des perspectives vers d’autres possibles.